MISE A MORT INDUSTRIELLE
Dans le système industriel de production de viande de porc, la mise à mort des animaux qui ne correspondent plus aux standards de production ou aux normes des abattoirs fait désormais partie intégrante du travail quotidien. Une truie « produit » près de 100 kg de cadavres par an et le troupeau français 131200 tonnes*. Ce sont les animaux appelés « mal à pied », c’est à dire boiteux, que les abattoirs n’acceptent plus, et les porcelets trop chétifs ou qui ne poussent pas assez vite.
Le « matador » qui perfore la boîte crânienne et le caisson étanche qui gaze au dioxyde de carbone ont remplacé l’assommage à la masse pour les porcelets. Pour les gros gabarits, l’électrocution est le plus souvent pratiquée. Deux électrodes sont placées au niveau des yeux de l’animal, puis au niveau du cœur de l’animal
dont « l’opérateur », éleveur ou salarié, a estimé la valeur économique insuffisante. Souffrance de l’animal traité comme une machine qu’il faut arrêter, souffrance du salarié déjà confronté à la violence de sa vie au travail… « Un monde qu’on pourrait dire désanimalisé. Et donc déshumanisé »**.
*Chevillon et al, 2005, Gestion des cadavres de porcs en France : volumes, organisation et collecte, stockage et traitement, Techni-porc,28,3,3-10.
** Alain Caillé, Préface au livre de Jocelyne Porcher, Vivre avec les animaux, une utopie pour le XXIe siècle, éditions la découverte, 2011.