Puçage électronique
La traçabilité, gage d'une transparence qui serait revendiquée par le consommateur, et la simplification du travail de l'éleveur sont régulièrement mises en avant pour justifier la tentative d'imposer le puçage électronique dans les troupeaux de caprins et d'ovins par le biais d'une directive européenne. Mais de quelle «transparence" et de quels «éleveurs» parle t'on? Du droit de savoir ce que l'on a dans son assiette ou de l'outil indispensable à l'industrie pour accélérer encore les flux de viande achetés, stockés, revendus d'un pays à l'autre? De l'éleveur qui vit avec ses animaux ou de celui qui pilote son entreprise de production de viande courbes de productivité en tête et lecteur de données en main?
«Optimisation» et «efficacité», sous cette double injonction le numérique tente de faire irruption dans le monde animal...comme dans celui des humains au travail.
« Au Japon, Amazon vient de recruter des chèvres pour qu'elles broutent aux abords d'un entrepôt. L'entreprise les a badgées avec la même carte que celle que nous portons autour du cou. Tout y est: le nom, la photo, le code-barres».*
* témoignage d'une salariée de l'entreprise publié dans «Amazon, l'envers de l'écran», Jean-Baptiste Malet , Le Monde diplomatique, novembre 2013