Fin de la souveraineté alimentaire
Dans ses propositions budgétaires pour 2014-2020, la Commission européenne soulignait le 29 juin 2011 qu’il fallait que « le secteur agricole se prépare à une concurrence mondiale accrue et à une volatilité des prix à la fois des produits et des intrants ». Vis-à-vis des pays dits « en développement » (PED) , l’Union européenne est fortement importatrice , même si elle y envoie 45% de ses exportations alimentaires grâce à une politique de dumping camouflée par des aides directes intérieures qui bénéficient aussi aux produits exportés. Sans réduction de son déficit alimentaire, les pays « en développement » continueront à mobiliser pour l’exportation des surfaces agricoles de plus en plus indispensables pour nourrir leurs populations.
« L'UE doit cesser d'importer les produits alimentaires qu'elle peut produire, même si le rapport des prix favorise les importations mais au détriment des emplois et de l'environnement, du fait des transports internationaux et internes impliqués. Ainsi sur les 38 milliards d’euros d'importations alimentaires nettes moyennes de l'UE des PED de 2006 à 2009, seuls 9,1 milliards devraient continuer à être importés : café, cacao, thé, épices, bananes et dattes. Mais il n'est pas souhaitable de continuer à importer des PED pour 12,6 milliards en moyenne d'oléagineux, aliments du bétail et corps gras (hors huile d'olive), sans parler des fruits et légumes tempérés, des céréales, sucre, viandes et poissons. Cela implique que l'on accepte de modifier peu à peu notre régime alimentaire pour ne consommer ce que l'on peut produire, ou du moins en frappant les importations alimentaires de luxe de lourds droits de douane, et que l'on réduise la consommation de produits animaux, qui réduirait le besoin d'aliments du bétail».*