Le budget de la Politique agricole commune (PAC), sanctuarisé jusqu’en 2013 par l’accord européen de 2002, vient de faire l’objet de dures renégociations entre le Conseil, la Commission et le Parlement européens. Le compromis qui a été trouvé pour la période 2014/2020 ne modifie qu’à la marge une répartition des aides profondément injuste, basée jusqu’à présent sur des références historiques d’avant 2002 : 78% des subventions à 22% des entrepreneurs agricoles et 22% des subventions à 78% des agriculteurs, sans compter ceux qui ne touchent rien comme la plupart des producteurs de fruits et légumes. En 2005, la société anonyme Fermes Françaises, productrice de riz en Camargue, a reçu un chèque de 872 108 euros. « En 2009 , le prince Albert II de Monaco a reçu 507 972 euros pour ses champs de blé en France ».*
En l’absence de soutien des gouvernements européens à leur agriculture par le biais de prix rémunérateurs pour les producteurs, et ce pour se conformer aux critères de l’OMC**, les aides représentaient ainsi 89% du revenu agricole pour la période 2003/2007. Les ménages paient ainsi une deuxième fois pour leur alimentation.