« Notre intérêt est de protéger notre propriété intellectuelle et nous n’avons pas à nous en excuser *». Les firmes de bio-technologies, rebaptisées « sciences de la vie », veillent en effet au grain et pourchassent ce qu‘elles appellent aux Etats -Unis une « piraterie des semences ». L’agriculteur qui a conservé des semences de la récolte précédente, ou dont la culture a été contaminée par le pollen du champ transgénique d’un voisin, ou encore dont des graines restées au sol ont germé, se voit poursuivi après enquête d’une véritable « police des gènes » ou après dénonciation anonyme sur un numéro vert spécialement mis en place à cet effet. « Nous sommes tirés au collier comme une horde de chiens au bord de la route » constate Kem Ralph, agriculteur du Tennessee. Il ne reste plus à l’agriculteur qu’à racheter les semences chaque année.