Erosion des sols
Le sol, un simple support physico-chimique ? C’est à partir de cette conviction qu’a pu naître l’agriculture hors-sol il y a une cinquantaine d’années. Ignorant la complexité de ce milieu vivant qui permet la vie sur terre, l’agronomie industrielle a entraîné dans son sillage érosion, salinisation, pertes de rendements et inondations.
Peut-on encore la qualifier de « moderne » ?
Un sol vit, se forme…ou meurt. Depuis l’utilisation systématique d’engrais et de pesticides, il se perd en France 40 tonnes par hectare et par an. « Le sol est le fruit d’une synergie entre les argiles provenant de la roche mère et les humus provenant des débris organiques »*. Lorsque la faune du sol, et notamment les vers de terre, qui remontent potasse, calcium et magnésie, n’est plus alimentée, le sol s’acidifie. Puis il se salinise en raison de l’irrigation massive qui fait remonter les sels des nappes phréatiques. Un sol en bon état contient de une à quatre tonnes de vers de terre à l’hectare, ils permettent la formation du complexe argilo-humique par leurs incessants allers-retours entre le sol profond et celui de surface. Algues, amibes, bactéries , champignons agissent à tour de rôle pour la décomposition de la lignine des plantes, d’où provient la formation d’humus. Les engrais chimiques nourrissent les plantes directement, les amendements nourrissent les sols. Il faut choisir : doper les plantes, au détriment de la qualité, ou assurer la fertilité des terres. Sous peine de
devoir chercher une autre planète…
- Claude et Lydia Bourguignon, « Le sol, la terre et les champs » Ed. Sang de la terre.