L’Ardèche méridionale est une destination idéale de vacances. Les dizaines de campings qui jalonnent ses rivières se remplissent d’une marée de touristes de tous bords sur une courte période estivale. Ils viennent y trouver du repos, du dépaysement et l’occasion de sortir de la routine deux semaines dans l’année.
Le tourisme de masse fabrique de nombreux emplois saisonniers. Les milliers de serveurs, guides, femmes et hommes de ménage, surveillants de baignade et animateurs de tous poils sont indispensables au bon fonctionnement de l’économie locale. Alors que les vacanciers se prélassent et se distraient, ils enchainent les journées de 12H pour à peine un Smic.
Le travail est éprouvant, répétitif et ingrat mais tous reviennent pour l’ambiance, la nature et la fête. La saison simplifie les relations, les clients et les patrons deviennent aussi leurs copains.
D’un coté les peaux se dénudent et les membres se relâchent, les vacanciers se suivent et se ressemblent. De l’autre les gestes du travail s’enchaînent et se répètent inlassablement. Certains corps s’exhibent sans complexe, d’autres sont soumis à l’effort jusqu’à la courte pause hebdomadaire.
Durant l’été 2016, le long de l’Ardèche, j’ai recherché cette atmosphère si particulière entre frénésie et lâcher-prise. Ce projet a été réalisé dans le cadre du projet collectif La France vue d'ici.
